Novembre

Mercredi 1er novembre, 0h50
En cette veille du jour des morts, petite annotation sur La Vérité qui dérange avec Al Gore : du pédagogique rabâché dans nos contrées, mais qui permet de percevoir plus subtilement les Etats-Unis où se nichent aussi des défenseurs actifs de l’environnement.
Pour le reste, le sort d’une humanité exploiteuse à outrance des richesses de notre fragile planète semble noué, calé, irrésistible, sauf à une utopique réaction collective de nature radicale.
Oui, peu d’espoir d’observer mes congénères abandonner leur teuf-teuf et les pays gourmands de développement se détourner des objectifs économiques.
Les discours émeuvent sur l’instant, mais chacun reprend le cours de son existence consommatrice, via les dégâts planétaires occasionnés.
Pour Al Gore, l’occasion de quelques centaines de conférences qui se veulent mobilisatrices, pour l’humanité le ratage confirmé d’un moment crucial pour sa propre intégrité.
Bon vent !

Lundi 6 novembre
Les semaines défilent et la vie lyonnaise s’écoule paisiblement avec ma BB, sans suivi amical intensif. Nous sommes un peu retirés du monde, sans désir d’atténuer le pli pris.
Je vaque aux activités alimentaires sans me risquer à vivre de plus artistiques productions. Ce malheureux Journal a tout du prétexte illusoire pour se croire encore un peu de l’univers créatif.
Affadissement des objectifs, mais profonde sérénité de l’existence choisie. Alors pourquoi se plaindre ?
Je retourne vagabonder au hasard des 2359 morceaux transférés sur ce bijou de mp3 Sony à vingt gigas. A l’instant, Tiger Rag d’Art Tatum, joué en 1937, dynamise l’ambiance sonore. Du fade sous la plume, mais du reposant pour l’âme.
Vu ce soir Strauss-Kahn dans l’émission Franc-Parler : un côté rassurant dans son discours social-démocrate. Rien à voir avec les anxiogènes Royal et Fabius, chacun à son bord tranché. Le DSK aurait la stature requise… mais les militants socialistes vont-ils l’admettre et le traduire en acte électoral ? A méditer…

Dimanche 12 novembre
Enthousiaste. Il faut y courir, lâcher les besognes en cours pour s’y précipiter, embrasser l’asphalte pour y foncer : Prête-moi ta main crée le bonheur du spectateur. Léger, spirituel, à rebondissements, délirant et émouvant, ce film pianote sur le large registre des situations humaines dans l’inépuisable rapport homme-femme. Et Chabat, et Charlotte… une alchimie impeccable pour leur rôle.

Samedi 18 novembre
La voie Royal a été largement ouverte par 107 743 militants sur 178 632 votants : un score qui renvoie aux oubliettes les deux autres prétendants. Ere nouvelle pour le PS ?
Le débat qui s’annonce entre les deux mastodontes puisera allègrement dans l’artillerie douteuse. Pas la présence d’une femme qui va modifier la texture de la joute.

Lundi 20 novembre
De justesse engouffrés dans le Grande Vitesse pour entamer la semaine de labeur. D’agréables moments partagés pour la série d’anniversaires concentrés en novembre : les trente et un ans de Jim, les cinquante de Jean, les treize d’Alex et les cinquante-huit ans de papa. Des cadeaux et des débats, des victuailles, du jus de la treille et quelques présents en sus pour moi, de la part de ceux absents pour mes trente-sept. Un bien séduisant ensemble.
La restauration de l’étage à Saint-Crépin devrait permettre une chambre supplémentaire pour Noël. Pour le reste, tout se poursuit paisiblement, mais Jim semble afficher un moral en demi-teinte suite à quelques annulations de projets musicaux.
La marque existentielle de chacun croise celle de nos affections familiales sans décisive imprégnation ou influence. La prise en compte de l’autre, à quelque degré que se place le lien, se modèle à l’aune de notre propre rayonnement dans la scène animée.
Entre la description cataclysmique que délivre Umberto Eco à propos d’un éventuel choc entre la civilisation occidentalo-chrétienne et l’obédience musulmane dans A reculons… comme une écrevisse et le message farouchement optimiste d’Albert Jacquard dans Mon utopie, l’esprit vagabonde et nourrit ses réflexions à enflammer lors d’une prochaine joute verbale.

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